La loi ELAN du 23 novembre 2018 : définition, fonctionnement et enjeux

La loi ELAN, acronyme de : Évolution du Logement de l’Aménagement et du Numérique, a été promulguée le 23 novembre 2018. Cette loi vise à moderniser en profondeur le secteur du logement en France en simplifiant les règles de construction, en favorisant la construction de logements sociaux et en accompagnant la transformation numérique du secteur immobilier. Ses objectifs sont multiples et visent à répondre aux défis contemporains du logement.

Elle cherche d’abord à accélérer la construction de logements, notamment sociaux, afin de pallier la pénurie dans certaines zones tendues. Elle a également pour but de simplifier et de moderniser la réglementation applicable aux bâtiments et à l’urbanisme, facilitant ainsi les permis de construire et les procédures d’aménagement.

Par ailleurs, la loi ELAN encourage la rénovation urbaine, en permettant notamment la transformation de bureaux ou de bâtiments anciens en logements, et elle soutient le développement de solutions numériques pour l’habitat, allant de la dématérialisation des démarches administratives à l’installation de dispositifs intelligents dans les logements.

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Qui est concerné par la loi ELAN ?

La loi concerne un large éventail d’acteurs du logement. Les propriétaires et promoteurs immobiliers sont directement concernés, car ils doivent désormais respecter de nouvelles obligations en matière de construction, de densification et de transformation des bâtiments. Les collectivités locales et aménageurs sont également impliqués, puisqu’ils ont pour mission de mettre en œuvre les règles simplifiées de l’urbanisme et de favoriser le développement du logement. Les locataires et occupants, notamment dans le parc social, voient certaines règles évoluer concernant les loyers, la mobilité et les droits d’usage de leur logement. Enfin, les professionnels de l’immobilier et de la construction, tels que les architectes, les bureaux d’études et les notaires, doivent adapter leurs pratiques pour se conformer aux nouvelles normes et exigences introduites par la loi ELAN.

Fonctionnement de la loi ELAN

Le fonctionnement de la loi ELAN repose sur plusieurs dispositifs clés qui ont des effets très concrets sur le logement en France. Elle réforme d’abord le logement social en modifiant les règles de fonctionnement des organismes HLM. La loi encourage notamment le regroupement des bailleurs sociaux afin de renforcer leur solidité financière et leur capacité à construire ou rénover des logements. Elle facilite également la vente de logements sociaux à leurs occupants, permettant aux bailleurs de dégager des ressources pour financer de nouveaux projets immobiliers.

La loi ELAN simplifie par ailleurs les règles d’urbanisme en assouplissant certaines contraintes administratives. Concrètement, elle permet de transformer plus facilement des locaux vacants, des bureaux ou des commerces en logements, sans devoir engager des procédures longues et complexes. Elle favorise aussi une densification plus souple des zones urbaines, par exemple en autorisant des dérogations sur la hauteur ou le volume des constructions afin d’optimiser l’utilisation du foncier, en particulier dans les zones dites tendues.

La mobilité des locataires constitue un autre pilier du dispositif. La loi met en place des mesures visant à améliorer la rotation dans le parc social, notamment lorsque la composition du foyer évolue. Par exemple, un ménage occupant un logement devenu trop grand peut être accompagné vers un logement plus adapté à sa situation, libérant ainsi des logements familiaux pour d’autres demandeurs.

Enfin, la loi ELAN favorise la transformation numérique du secteur immobilier. Elle encourage la dématérialisation des démarches administratives, comme les demandes de permis de construire ou certains échanges entre bailleurs et administrations. Elle soutient également le développement de solutions numériques pour la gestion des bâtiments, telles que les outils de suivi des consommations, les plateformes de gestion locative ou les services en ligne facilitant la communication entre gestionnaires et occupants.

Mise en place et évolutions

Depuis sa promulgation, la loi ELAN s’est accompagnée d’un important corpus de décrets et d’arrêtés d’application, destinés à rendre opérationnelles ses dispositions et à en ajuster la portée au fil du temps. Ces textes réglementaires ont permis de traduire les objectifs de la loi dans des mécanismes concrets, tant pour les collectivités que pour les professionnels du logement et les particuliers.

Décrets relatifs à l’urbanisme et aux autorisations de construire

Plusieurs décrets sont venus simplifier et sécuriser les procédures d’urbanisme, notamment :

  • la réduction des délais d’instruction pour certains permis de construire
  • l’extension du recours aux procédures dématérialisées pour le dépôt et le suivi des autorisations
  • l’adaptation des règles applicables aux projets de construction en zones tendues ou dans le cadre d’opérations d’intérêt national.

Ces textes visent à accélérer la production de logements, en particulier dans les territoires où la demande est forte, tout en limitant les contentieux.

Décrets facilitant la transformation des usages des bâtiments

Dans la continuité de l’objectif de lutte contre la vacance immobilière, plusieurs décrets ont précisé :

  • les conditions de transformation de bureaux ou de locaux commerciaux en logements
  • les adaptations possibles aux règles de stationnement et de destination des sols
  • les dérogations applicables lorsque ces transformations contribuent à la mixité fonctionnelle ou sociale.

Ces mesures ont permis de lever certains freins techniques ou réglementaires à la reconversion du bâti existant.

Décrets concernant le logement social et intermédiaire

La loi ELAN a profondément modifié l’organisation du logement social, ce qui a nécessité de nombreux textes d’application, notamment pour :

  • la réorganisation des organismes de logement social (regroupements, seuils de gestion, conventions)
  • la modulation des obligations de construction de logements sociaux selon les territoires
  • la réforme du logement intermédiaire, avec des règles spécifiques de financement, de plafonds de loyers et de conditions d’attribution.

Ces décrets visent à rendre le secteur plus efficient, tout en maintenant l’objectif d’accessibilité au logement.

Décrets liés à la transition écologique et à la performance énergétique

Plus récemment, les évolutions réglementaires se sont concentrées sur les enjeux environnementaux. Des décrets sont venus renforcer :

  • les exigences de performance énergétique des logements, notamment dans le cadre de la lutte contre les « passoires thermiques »
  • les obligations d’information des propriétaires et des locataires
  • l’articulation entre la loi ELAN et les dispositifs issus des lois climat et énergie.

Ces textes traduisent une montée en puissance progressive des contraintes environnementales appliquées au secteur du logement.

Décrets sur la location et les nouveaux usages du logement

Enfin, plusieurs décrets ont encadré :

  • la location de courte durée, en renforçant les obligations déclaratives et les pouvoirs de contrôle des collectivités
  • la colocation et les nouveaux modes d’habitat
  • la digitalisation des relations entre usagers et administrations, notamment pour les démarches liées au logement.

Des évolutions futures sont également envisagées, notamment pour renforcer la transition écologique du logement, avec des obligations accrues en matière de performance énergétique, pour encadrer davantage la location courte durée ou la densification dans certaines zones tendues, et pour poursuivre la digitalisation des démarches administratives au bénéfice des habitants et des professionnels.

Critiques et limites

Malgré ses ambitions, la loi ELAN a suscité plusieurs critiques. Certains reprochent une concentration excessive sur la densification urbaine, au risque de favoriser la construction massive au détriment de la qualité de vie des habitants. D’autres estiment que son impact réel sur le logement social reste limité, la production de nouveaux logements sociaux étant encore insuffisante dans certaines zones.

La complexité de certaines dispositions peut également poser problème, tant pour les locataires que pour les propriétaires, notamment en ce qui concerne la mobilité et la transformation des logements. Enfin, certaines mesures relatives aux loyers et à la rotation des occupants ont soulevé des inquiétudes quant à la stabilité des locataires et à la protection de leurs droits.

Conclusion

La loi ELAN du 23 novembre 2018 représente un outil majeur pour la réforme du logement en France. Elle offre des opportunités pour accélérer la construction, moderniser la réglementation et intégrer le numérique dans le secteur immobilier. Cependant, elle présente aussi des limites et suscite des débats quant à son application et à ses effets sur les locataires et le logement social. Pour les professionnels et les particuliers, la loi ELAN constitue à la fois un levier de transformation et un défi à relever, dans un contexte où la demande en logements reste forte et où la transition énergétique et numérique s’impose comme une priorité.

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